Dans le cadre des 40ans de l’institut, le colloque « La Corse dans la géopolitique – Histoire et visions » est co-organisé avec la ville de Bastia. Liée à cet évènement et en raison de la situation sanitaire actuelle, nous vous proposons une exposition virtuelle de la cartographie du fonds Mattei de la bibliothèque Tommaso Prelà.
« La Ville de Bastia souhaite assurer la diffusion de son patrimoine auprès d’un public aussi étendu que possible. Ce colloque en partenariat avec l’IRA constitue le premier évènement d’envergure de l’anniversaire des 40 ans de l’IRA. Cette manifestation permettra de mettre en valeur les collections des cartes du fonds Mattei sous différents supports (reproduction numérique, bâches).
Selon Franck Cervoni (images de la Corse, 120 cartes de la Corse, Ajaccio La Marge, 1989) : L’histoire des cartes de la Corse se divise en trois grandes périodes et le fonds cartographique de la bibliothèque Tommaso Prelà suit le même schéma, une première partie manuscrite s’inspirant des cartes antiques redécouvertes, une deuxième grande période, celle des éditions relevant des recherches réalisées à partir du Dialogo Nominato Corsica (XVIe) et enfin le XVIIIe qui verra aboutir des relevés topographiques de plus en plus précis provenant de relevés tirés pour la plus part des campagnes militaires, permettant d’approfondir et de découvrir une autre connaissance cartographique de l’ile.
L’évolution des techniques et des calculs, vont rendre de plus en plus précises les données de la cartographie. Mais au-delà de la précision de ces cartes c’est l’histoire de l’île qui évolue et qui nous raconte successivement : la domination génoise, la période paoline et la période française. La carte n’est pas le territoire, les cartes sont toujours subjectives et intimement liées au contexte dans lequel elles naissent. « Les cartographes ne se contentent pas de représenter le monde : ils le construisent, à partir des idées et de leur culture » écrivait Jerry Brotton dans une histoire du monde en 12 cartes.
La fascination pour les cartes tend à faire oublier le travail qui précède la production de ces images si particulières. Compilées ou assemblées dans la solitude d’un cabinet de travail, elles résultent des observations recueillies sur le terrain par les astronomes, géomètres, marins, explorateurs, arpenteurs, géographes, jusqu’aux citoyens du XXIe siècle qui contribuent à la cartographie participative accessible sur Internet. Les cartographes, dont le travail restait pour une part anonyme, ont souvent été oubliés de l’histoire.
Pierre-Emmanuel Thomann écrit dans son article sur : cartographie géopolitique : la cartographie des représentations, que : « la carte est un outil géopolitique » et nous vous proposons à travers ce colloque et cette exposition un débat sur la question. »
Linda Piazza